The Substance (2024)

Prix du scénario à Cannes, ce film d'horreur érotico-gore relate les méfaits du jeunisme et de la chirurgie esthétique. Un mélange entre la peau de chagrin et le portrait de Doryan Gray en version futuriste. La substance permet de créer un clone de vous plus jeune mais les règles sont drastiques et vous et votre clone ne pouvez exister en même temps. Pendant 7 jours vous sombrez dans un profond comas pendant que votre clone vit sa plus belle vie et inversement lors de la fin du cycle. Bien sur, le clone plus jeune voudra vivre sa vie effrénée à votre dépend.

Ce film relate une thématique assez classique avec une direction artistique assez différente de ce que l'on a pu voir auparavant. On remarque une certaine volonté de choquer de la réalisatrice dès les premières minutes, les hommes sont vulgaires et ne cherchent qu'a faire du fric au dépend des autres (on est dans le monde de la télé donc rien de bien nouveau) ou du sexe, les femmes sont vaniteuses et ne doivent leur pouvoir qu'au Beauty privilège. Dès le départ, Les scènes de bouffe sont filmées en gros plan donnant cette image vulgaire et gore d'un Dennis Quaid qui n'a que faire de la bienveillance. On sent que le film ne va pas faire dans la dentelle et s'amusera avec les gros plans malaisants. La nudité est omniprésente et colle au sujet mais la tension sexuelle est traitée dans une version glauque et pesante comme on avait pu le voir dans le classique de Paul Verhoeven "Showgirls".

La fin part en feu d'artifice et sombre dans le délire gore qui n'était pas forcement nécessaire mais on comprend le propos et cette boucle qui se referme. C'est un film choc qui a malgré tout un coté philosophique et pose les questions de cette quête perpétuelle de l'immortalité qui en devient une drogue toxique. Est-ce que c'est un film que je regarderais à nouveau ? Probablement pas, il ne m'a pas captivé plus que ça et le scénario reste prévisible. La mise en lumière est magnifique et les cadrages sont créatifs mais cela ne suffit pas. On soulignera toutefois la bonne prestation de Demi Moore qui a su se mettre en danger et écorner son statut de sex symbol d'Hollywood.